Ces derniers temps nous entendons de plus en plus souvent parler d’inclusion.
Il était temps d’aborder ce sujet et de travailler pour que chacun trouve sa place dans la société. Il est important de militer et de se battre pour que la société n’exclut plus ses enfants.
Désormais un seul mot d’ordre : INCLURE !
Il est fondamental de bien comprendre cette notion pour pouvoir la défendre. Les mots ont un sens et il est nécessaire de les définir pour les utiliser à bon escient.
Inclusion et intégration
Ces mots qui ont l’air si proches sont en réalité quelque peu éloignés car ils présentent des points de vue différents. Nous avons donc choisi de vous donner la définition la plus simple et commune de chaque mot ; elles sont tirées du Larousse.
Inclusion
Nom féminin (latin inclusio, -onis)
Action d’inclure quelque chose dans un tout, un ensemble ; état de quelque chose qui est inclus dans autre chose : L’inclusion d’une clause nouvelle dans un contrat.
Intégration
Nom féminin (latin integratio, onis)
Action d’intégrer ; fait pour quelqu’un, un groupe, de s’intégrer à, dans quelque chose : Fêter son intégration à Polytechnique.
Fusion d’un territoire ou d’une minorité dans l’ensemble national.
Comme nous l’avons dit les mots ont un sens. L’inclusion voit les choses ou les personnes comme un ensemble, comme un tout ! En revanche, l’intégration met en évidence le fait d’ajouter quelque chose ou quelqu’un à quelque chose ou à un groupe qui existe déjà.
C’est pourquoi, aujourd’hui, on préfère volontiers parler d’inclusion car chacun d’entre nous fait partie à part entière de la société. Le monde, l’état, la société, l’école, l’entreprise …, chacune de ces entités est un ensemble !
Deux petites images vous aideront bien mieux à appréhender la différence entre ces deux concepts.


Qu’est-ce que l’inclusion ?
Comme nous l’avons vu l’inclusion est donc le fait d’inclure chaque individu dans la société quelle que soit sa différence de manière équitable. La diversité est considérée comme étant la norme.
Nous faisons partie intégrante d’un tout. De cette manière chacun joue un rôle et participe pleinement au développement de la société. Cette façon de voir les choses nous permet de penser directement collectif.
Inclusion sociale : généralités
Dans la société, du moment qu’un individu ne rentre pas dans « la norme » communément reconnue, il est souvent mis de côté. De ce fait, il n’a plus accès à l’emploi, au logement, aux loisirs et, même parfois, à l’école, comme tout le monde. On parle alors d’exclusion sociale.
Le plus fréquemment ce sont les minorités qui sont exclues. Comme, par exemple, les immigrés, les familles monoparentales, les personnes en situation de précarité et/ou de handicap …
L’inclusion sociale implique donc que chacun puisse avoir accès à toutes ces choses. Elle induit également le fait que des aménagements soient faits si nécessaire afin d’accueillir tout le monde dans de bonnes conditions. C’est, là aussi, une différence fondamentale avec l’intégration qui, au contraire, impose à chacun de s’adapter pour faire partie de la société.
Ici nous avons choisi de traiter plus en détail l’inclusion du handicap.
Inclusion du handicap
Comme énuméré plus haut les personnes en situation de handicap ont également des problèmes d’accès à l’emploi, à certains loisirs, à certains endroits et à l’école. Nous allons ici aborder les deux principales difficultés que rencontrent ces personnes, à savoir, l’école et l’emploi.
Inclusion scolaire
Dès son plus jeune âge, un enfant handicapé ou un enfant dit « différent » est susceptible de rencontrer des difficultés pour aller à l’école.
Est-ce normal ? Bien sûr que non !
Que dit la Loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République ?
Il est mentionné dans l’article L. 111-1 du code de l’éducation que le service public de l’éducation « reconnait que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. Il veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. »
De plus, il est stipulé dans l’article Article L112-2 « Afin que lui soit assuré un parcours de formation adapté, chaque enfant, adolescent ou adulte handicapé a droit à une évaluation de ses compétences, de ses besoins et des mesures mises en œuvre dans le cadre de ce parcours, selon une périodicité adaptée à sa situation (…) En fonction des résultats de l’évaluation, il est proposé à chaque enfant, adolescent ou adulte handicapé, ainsi qu’à sa famille, un parcours de formation qui fait l’objet d’un projet personnalisé de scolarisation assorti des ajustements nécessaires en favorisant, chaque fois que possible, la formation en milieu scolaire ordinaire »
Certaines écoles ne sont pas encore « handi-accessibles », elles n’ont pas les aménagements nécessaires pour accueillir des personnes en fauteuil roulant. Dans d’autres cas, c’est à cause d’une déficience ou différence d’ordre cognitive telles que l’autisme ou la trisomie, par exemple, que les enfants ne trouvent pas leur place. On pourrait donc s’interroger sur la reconnaissance de cette loi.
Néanmoins, nous pouvons constater que de nombreuses structures œuvrent pour changer les choses. Par exemple, à Lyon, l’association la souris verte est inclusive depuis de nombreuses années. Elle a ouvert plusieurs crèches inclusives depuis longtemps puisque mon neveu Amin, polyhandicapé, y allait avant d’être intégré dans un IME (Institut Médico-Éducatif) il y a déjà plus de 14 ans.
De même, certaines associations se battent pour que les enfants différents puissent apprendre comme les autres. Nous pouvons citer l’association Agir et Vivre l’Autisme qui travaillent dans ce sens avec les instances gouvernementales.
Nous pouvons également ajouter que de nombreuses écoles utilisant la pédagogie Montessori accueillent volontiers les personnes ayant des difficultés cognitives ou des facultés d’apprentissage différentes.
Les exemples d’écoles ou d’initiatives inclusives sont nombreux et ne peuvent être tous cités.
Inclusion professionnelle
Une fois l’école terminée, c’est souvent le parcours du combattant pour trouver un emploi même si la loi prévoit que les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation d’embaucher des personnes en situation de handicap à hauteur minimale de 6 %.
Le taux de chômage de ces personnes s’élève à 19 % (Source Gouvernement), ce qui est énorme et, évidemment, anormal voire même révoltant !
Comme pour l’école, la différence et les aménagements font peur. Les entreprises craignent que ces individus, quel que soit leur handicap, ralentissent leur travail ou leur coutent trop cher puisqu’ils doivent adapter soit les structures, soit leur management. Il est pourtant reconnu, comme pour l’école inclusive, que les personnes handicapées ou différentes apportent énormément aux entreprises. Chacun enrichit l’autre.
Fort heureusement, les mentalités commencent à changer et beaucoup d’entreprises commencent à leur ouvrir leurs portes ou en font même leur particularité. A titre d’exemple, nous pouvons citer les cafés Joyeux qui emploient des personnes trisomiques ou autistes ou la société Handicall qui se veut exceptionnellement inclusive avec 93 % de salariés en situation de handicap.

Prise de conscience du gouvernement
Le gouvernement a nommé une personne, Sophie Cluzel, secrétaire d’état auprès du premier ministre chargé des personnes handicapées, qui comprend bien la situation puisqu’elle est elle-même maman d’un enfant atteint de trisomie.
De surcroît, elle s’est engagée depuis de nombreuses années pour les enfants handicapés donc elle en connait parfaitement les difficultés et les enjeux.
Elle est très présente sur le terrain et elle se bat pour que l’inclusion soit reconnue de tous et admises de fait au niveau scolaire comme au niveau professionnel.
Vous pouvez découvrir sur le site du secrétariat d’état auprès du premier ministre chargé des personnes handicapées toutes les actions qu’elle mène avec son équipe et les différentes entreprises et associations. Nous espérons que le gouvernement lui donnera toutes les clés pour faire évoluer la société en faveur d’une inclusion totale car, bien évidemment, elle n’a ni carte blanche ni un budget illimité. Espérons qu’elle sache bien défendre sa cause pour qu’on lui laisse agir le plus efficacement possible pendant le quinquennat.
La France est très en retard donc elle a du pain sur la planche sachant que les associations et les familles attendent beaucoup, et ce, à juste titre !
Pour finir, nous souhaitons cet article par un message de gratitude.
UN GRAND MERCI à toutes les associations, les entreprises, les initiatives citoyennes, les sites internet qui agissent ou travaillent pour améliorer les conditions de vie des personnes handicapées et qui contribuent à changer le regard que nous leur portons. Il y un travail de solidarité considérable de tous ces acteurs. BRAVO !
Les années à venir vont probablement être riches en actions pour aller vers une société davantage inclusive. En tous cas nous l’espérons de tout cœur !

TOUS DIFFÉRENTS, TOUS ÉGAUX !